Togo | Togbui Adjikou Lanklivi 1er : « Désormais, aucune manifestation ne sera tolérée dans les quartiers d’Adakpamé »

Le mardi 17 juin 2025, dix chefs de quartiers d’Adakpamé, avec à leur tête Togbui Adjikou Lanklivi 1er d’Adakpamé Kpota-Colas, ont échangé avec leurs populations sur la situation politico-sociale du pays.
Ces discussions interviennent dans un contexte marqué par les récentes manifestations des 5 et 6 juin, déclenchées sur appel de certains influenceurs et militants de la société civile à travers les réseaux sociaux. Ces mobilisations, organisées pour dénoncer la vie chère, les arrestations de voix critiques et la réforme constitutionnelle, ont malheureusement dégénéré dans plusieurs quartiers d’Adakpamé (Anfamé, Kpota, Kpota-Colas), entraînant des affrontements avec les forces de l’ordre, des bastonnades, des arrestations et divers dégâts matériels.
Une exaspération face aux troubles à répétition
Face à cette situation, les gardiens des us et coutumes ont exprimé leur indignation. Ils dénoncent le fait que des appels lancés depuis la diaspora entraînent toujours des débordements dont les habitants locaux paient le prix fort.
Pour Togbui Adjikou Lanklivi 1er, cette nouvelle vague de violences est « la manifestation de trop » dans les rues d’Adakpamé. Le chef traditionnel estime qu’il est temps d’y mettre fin afin de préserver la quiétude des populations.
« Tout le monde salit le quartier d’Adakpamé lors des manifestations politiques. Pourquoi toujours ce quartier ? Nous sommes fatigués de ces troubles à répétition depuis les années 90. Désormais, aucune manifestation ne sera tolérée dans nos quartiers. Tout contrevenant sera exclu d’Adakpamé. Une cellule de veille est déjà en place pour identifier les jeunes manifestants, et les forces de sécurité nous accompagneront dans cette démarche », a martelé le chef d’Adakpamé Kpota-Colas.
Il a également averti que les manifestations prévues pour les 25 et 26 juin « ne se dérouleront pas à Adakpamé » et a lancé un appel à ceux venant d’autres régions : « Que ceux qui veulent manifester le fassent chez eux. Nous n’accepterons plus que notre quartier serve de champ de bataille. »

Un appel à la jeunesse : tourner la page de la violence
Tout en adoptant une posture ferme face aux manifestations, Togbui Lanklivi 1er a exhorté les jeunes à « penser autrement ».
« Oui, il faut travailler mais dans la paix. Nous allons aider les jeunes à créer des entreprises, à obtenir des crédits pour soutenir leurs projets. Qu’ils viennent demander des conseils pour entreprendre et créer des emplois. C’est la solution idéale pour préserver la paix et construire l’avenir », a-t-il déclaré.
Entre radicalité et responsabilité
Ce discours marque une rupture nette : Adakpamé, longtemps considéré comme un épicentre des manifestations politiques à Lomé, veut désormais se tourner vers la stabilité et le développement économique. Togbui Adjikou Lanklivi 1er, en sa qualité de chef coutumier et entrepreneur, entend faire de la jeunesse le moteur de cette nouvelle dynamique.