Guerre russo-ukrainienne et impact sur les économies africaines
Le Togo, représenté par la SG de la Présidence de la République, Sandra Johnson a pris part la semaine dernière à un webinaire de dialogue politique sur l’impact de la guerre russo-ukrainienne sur les prix des matières premières et des produits alimentaires en Afrique. L’activité, organisée par la Commission Economique pour l’Afrique des Nations unies (CEA) regroupait des officiels de plusieurs pays, ainsi que des universitaires et chercheurs, dans le but de mener des réflexions, partager des expériences et formuler des propositions pour amortir les chocs.
Au cours de son intervention, la ministre a soulevé les conséquences fâcheuses de ce conflit sur les politiques publiques, les plans budgétaires et les économies des pays africains, déjà affaiblies par les crises sanitaire et climatique : “La pandémie de Covid-19 a été un frein aux aspirations des pays africains dont le Togo. Le conflit russo-ukrainien vient aggraver une situation socio-économique post-Covid déjà fragilisée. Cette situation couplée avec les chocs climatiques perturbe l’offre et les prix sur les marchés internationaux et locaux des matières premières et des produits alimentaires. Elle met à rude épreuve la volonté des pays africains de mettre en œuvre une politique de redistribution de richesses. Cela limite les capacités et l’efficacité de leurs plans budgétaires, mettant ainsi à mal les économies”, a-t-elle détaillé.
Face à cette situation, a poursuivi Sandra Johnson, le gouvernement, qui est également confronté à la menace djihadiste et à l’extrémisme violent, “a pris une série de mesures pour renforcer la résilience économique du pays”, permettant notamment d’espérer une croissance de 5,9% cette année contre 5,5% en 2021 (même si les prévisions initiales tablaient sur 6,1% pour 2022).
Aussi, a-t-elle formulé plusieurs propositions en faveur des pays africains aux économies fragiles : renforcement de la solidarité internationale, accroissement des droits de tirage spéciaux (DTS) et l’accélération de leur réallocation, mise en place de mécanismes plus souples pour l’accès à ces fonds, disponibilité de la liquidité pour faire face à la hausse des prix à l’importation des produits pétroliers, des engrais et des denrées alimentaires, accélération de la restructuration de la dette, ou encore relâchement du déficit pour permettre aux pays d’accroître les dépenses publiques et financer les actions de résilience et de relance économique.
Enfin, pour le Togo, important producteur de produits bio, Sandra Johnson a également plaidé pour la promotion de la production de l’engrais biologique afin de pallier les difficultés d’importation de l’engrais.